Dérives 2006
Sundayer is a French duo from Rouen, formed by Cécile Martin
(vocals
& bass) and Xavier Hémery (guitar, vocals,
programming, bass,
melodica and percussions) with some invited local musicians playing
drums, clarinet or violin.
“McGuffin” is their debut album, self-produced,
after a first ep in
2002. The style is not too different from the other bands in this
category, with gentle melodies and vocal harmonies, from Ida to Anois,
from early Belle & Sebastian to Yo La Tengo, but if a had to
choose
only one reference for them it would be Sodastream, for the soft
melancholic aspects, for their sweetness.
The central role in Sundayer is played by the vocals, mostly
Cecile’s ones which are in front of the songs, most of the
time.
Everything seemed to be built around vocals, and their French accents
are usually nice, helping definitely the twee tendencies of their indie
songwriting.
But what is their main advantage and tool is also what defines the
limits of their songwriting on the length of the album. After a few
listens appears a risk of saturation for the listener. I like their
melodies but on the other side they are always comfortable and nice,
vocals almost always present, without much variation, and sooner or
later their songs lose all urgency.
Finally what saves the album is their choice to add different
instruments and sound textures to a few songs. There are reverberated
guitar sounds on the end of “Pebble shore”. A
second guitar adds
tension on “and the damage done” then the beats
give a nice Komeit
feel, the melodica and piano are giving some breath to “such
a lady”,
the clarinet, the bass and the guitar are giving a nice atmosphere to
“The old man and the tree”, reminding me of
Sugarplant. The second part
of “McGuffin” can recall The Field Mice or even Yo
La Tengo when the
distortion starts, “Inside” reminds me of Nick
Drake circa “Bryter
Layter”.
It’s a nice album though never really original. There is also
a
lack of dynamism, because even when the most vibrant parts start they
never really have the first role but only serve the songs, are useful
and sadly never the determining objective. The rest of the time we just
have correct acoustic twee pop songs with French accent.
A
découvrir absolument 2006
Et si en définitive l'écoute excessive de musique
n'était là que par la volonté d'un
inconscient recherchant à nous soudoyer un de nos sens pour
finir par l'annihiler sous la furie et la douleur. Si tel est le cas,
notre inconscient va se prendre mcguffin en pleine face, un direct
à la puissance émotive rare. Mcguffin, nouvel
album de Sundayer est une perle, une rivière de perles, un
assemblage de chansons, chansons qui doivent leur existence aussi bien
à Grandaddy qu'à Sigur Ros, qu'à
beaucoup d'autres, mais surtout à une écriture
aussi raffinée que proche de la perfection. Les
références sont diluées à
leurs points les plus bas, laissant Sundayer finalement sans
traînée derrière lui. Mc guffin est un
disque calme au sein duquel le feu de la passion fond sous la glace. Ce
disque chaud est un crumble que l'on dégusterait avec un
thé, un disque qui n'aurait pas de date pas d'extrait de
naissance, un disque qui s'apprécierait que parce que l'on
vivrait sans horloge, sans montre, juste avec le sens de la
réponse, l'art du dialogue au milieu d'une
mélodie généreuse. Une jolie douceur.
Pinkushion 2006
Le maître du gimmick était aussi le
maître du suspens. En effet, Alfred
Hitchcock
adorait jouer avec le public. Aussi introduisit-il le McGuffin dans son
cinéma, un gimmick (selon sa propre définition,
cf. les entretiens
Hitchcock-Truffaut) qui n’avait d’autre fonction
que de perdre le
spectateur, en constituant l’épicentre
d’une histoire dont seul le
déroulement importait, et en aucun cas la chute. Et cet
épicentre était
interchangeable. Le McGuffin était, selon la
légende, une machine à
chasser le lion écossais qui, comme chacun le sait,
n’existe pas. Dans North By
Northwest (La Mort Aux Trousses),
le traficant d’export-import aurait tout aussi bien trafiquer
des
armes, ou du fil écossais (qui n’existe pas plus
que le lion), cela ne
change strictement rien au film, c’était le
McGuffin. Donc, toujours
pour citer Alfred, "le McGuffin n’est rien".
Cécile Martin et Xavier
Hémery, duo composant Sundayer,
semblent connaître ce procédé sur le
bout des doigts, en attestent le titre de leur second album, Mcguffin
donc, et les superbes photos d’autoroutes
américaines qui ornent le
livret. Mais de là à faire le lien entre leur
musique et le cinéma du
plus Américain des réalisateurs anglais, il y a
un gouffre que nous ne
saurions franchir, on ne peut pas qualifier leur oeuvre de "rien". En
effet, Sundayer propose un mélange de folk-pop minimaliste,
qui évoque Superflu
à leurs débuts, un filet de musique qui,
l’air de rien, touche par la
gracilité qui s’en dégage. Certes, on
peut toujours s’appesantir sur le
chant assez limité de Cécile Martin - tant sur la
voix que sur l’accent
- car bien sûr tous les textes sont en anglais.
L’avantage, c’est qu’on
passe assez rapidement sur la facilité de certains textes.
Non, ce qui
séduit chez Sundayer, c’est cette façon
de calmer les plus endurcis
avec un air de ne pas y toucher, grâce à des
arrangements réduits à
l’extrême et à des mélodies
emportées par le vent. Mcguffin
est un disque de petit matin de printemps, un disque
d’amoureux (pas
d’amour), aussi agréable qu’un
léger coup de soleil qui suit un
pique-nique près d’une rivière perdue.
Ni plus, ni moins. Quant au
McGuffin du disque, on le cherche encore. McGuffin réussi
selon la
définition d’Alfred Hitchcock.
POPnews 2002
Rares
sont les auto-productions qui arrivent à
provoquer chez moi une telle émotion : même si la
qualité des chansons est au rendez-vous, il y a quelquefois
une sorte de malfaçon sonore qui crispe et gâche
un peu le plaisir. Sundayer réussit la prouesse que tant
d'autres ont juste approché le temps d'un morceau (ou pire,
le temps d'un morceau de morceau !) : un album de vraies chansons bien
emballées.
"Weariness"
est à ce titre très
représentatif de cette réussite : voix
chevrotante bientôt rattrapée par une basse
alanguie et un violoncelle caressé pour un titre
envoûtant. "Weariness" ou comment faire tomber la moindre
réticence du popeux blasé dans un tourbillon de
douceur. Peu
importe le fantôme de Low croisé en
route, Sundayer dépasse à tous les coups ses
influences. Même lorsque celles-ci se font plus
présentes (Mogwai sur "…is not the issue
here…"), le talent est toujours là pour faire
passer ces références au second plan. Low et
Mogwai ne sont alors plus que des citations ponctuelles (parmi beaucoup
d'autres) englouties par le songwriting précieux de
Cécile et Xavier.
Un
mini-album incontournable par son envie à
l'état brut et son approche sensible de la musique.
Véritable bouffée d'air salvatrice en cette
période de grande déprime post ciel bleu et
révélation d'un groupe à suivre
à la trace.
Dérives.net
2004
Sundayer
est un nouveau trio de Rennes composé par
Cécile Martin (voix & basse), Xavier
Hémery (guitares, voix, basse, claviers, programmations...)
assistés de Rosalind Donald (violoncelle). Peu
d’infos à part que deux des membres sont
également actifs au sein d’une autre formation de
Rennes, toute aussi obscure et dont Sundayer est né en tant
que side-project.
Généralement,
ça passe
où ça casse ; ici, ça
sidère. Sundayer est à placer comme
héritier d’une certaine tradition
française qui passe de Carmine à Les Autres ou
plus dernièrement via Acetate Zero. Un sens de la
fragilité hexagonale qu’on ne retrouve nul part
ailleurs, probablement induit par la réussite de la
transposition d’une certaine grâce avec
l’accent français dans le chant anglais. Mais il
n’y a pas que ça, c’est de toute une
sensibilité qu’il s’agit et Sundayer en
a.
On
devine chez ce groupe une fascination pour des groupes
comme Hood, Windsor For The Derby, Low ou L’Altra mais
c’est plutôt quelque part entre Sonora Pine
– ce violon présent -, Spokane, Coastal ou Empress
qu’on les situera, cette façon de jouer avec
l’apesanteur et des volutes quasi invisibles. Sundayer se
déplace, se consume et se déplie à bas
régime, lentement, subtilement, gentiment et parfois encore
avec une innocence fragile. Un groupe fait ses premiers pas, mais
déjà tous dans la bonne direction et si Empress
ou Acetate Zero ont réussi à se bâtir
lentement un mythe, il n’y a pas de raisons que Sundayer ne
les suive pas vu qu’il y a déjà de quoi
ne pas en revenir.
Dès
‘Weariness’ c’est
dans la poche, batterie au pinceau, violon et couple de voix masculin /
féminin mélancoliques et enchanteresses et
mélodie magique. Compteurs émotionnels dans le
rouge. Bien sûr, pas le genre de morceau à
écouter en autoradio ou en faisant autre chose, mais qui
impose le calme et toute l’attention nécessaire
pour bouleverser et porter au bord de larmes de
félicité. Ralentir, ne plus bouger, tendre
l’oreille, fermer les yeux face au soleil et respirer
à grands poumons. On
glisse vers le très agréable et
reposé instrumental ‘Catching
ladybirds’, comme regarder des canetons patauger au bord
d’un étang et s’asseoir non loin de
là, au soleil. La voix légèrement
inquiète de Cécile nous réveille sur
‘Strange encounters’, rapidement rejointe par celle
de Xavier, douce sensation de vertige comme celle ressentie
à regarder le ciel bleu couché dans
l’herbe.
‘Holden
Crusoe’ est un peu plus maladroit,
rappelle un peu Blueboy ou d’autres productions Sarah
Records. Il ne manque pas grand chose pour faire tenir le morceau, la
structure est juste un peu défaillante. Un autre
instrumental alors, ‘…is not the issue
here…’ tandis que dans le lointain on entend une
télé diffuser ‘The Big
Lebowski’ des frères Coen, trois minutes calmes
où l’on entreverrait presque l’ombre de
Sonora Pine. Instants aussi anodins que précieux. Sundayer
se réveille alors avec son morceau le plus
structuré, un ‘Laid back’ instrumental
qui commence très doucement avant de s’animer peu
à peu presque comme du Carissa’s Wierd.
Sundayer
nous laisse succomber face à sa
pièce maîtresse, un ‘Changed
packaging’ aussi envoûtant que
délicieusement bouleversant, une boite à rythme
au ralenti, comme marchant dans la neige, une guitare
délicate et les vocaux de Xavier, aussi fragiles
qu’habités. Chef-d’œuvre
à écouter et réécouter
encore jusqu’à ce que la ferveur et le soleil nous
submergent et nous obligent à reprendre notre souffle.
Ce
mini-album CDR se termine sur l’instrumental
doux, mélancolique et planant ‘Kindness is still
free, so let's abuse it’ et nous laisse dans la certitude
d’avoir fait ici une découverte importante. La
suite des aventures de Sundayer est désormais attendue avec
une impatience non feinte.
Magic
2003
Sundayer
est né dans les cartons de
déménagement. Respectivement bassiste et
guitariste dans le quatuor pop rock Garp, Cécile Martin et
Xavier Hémery quittent Rennes il y a deux ans. Pour prendre
un nouveau départ à Rouen. Tout se passe alors
comme si les morceaux que Xavier tient en puissance 'dans sa
guitare' avaient laissé derrière eux,
en Bretagne, les bourrasques immatures, les coups de sang de guitare
qui retenaient Garp dans un cocon élémentaire et
impossible à maîtriser. 'Ici à
Rouen, on était tous seuls, on ne faisait pas de
répétitions, pas de studio', se
souvient Hémery. 'Je prenais ma guitare,
j'enregistrais à la maison des idées sur le vif'.
On obtient ainsi ce rare paradoxe, une suite de compositions
spontanément angéliques et ingénues,
posées comme des bulles de savon sur quelques bases de pure
virtuosité: des arrangements d'une douceur
rêvée qui filent sans rupture, une
mélodie au charme irrésistible, amenée
avec tact, du bout des lèvres. Et, confortablement
emmitouflée dans la perfection de cet univers, la
virtuosité en question nous échappe. Elle se
carapate dans le bruit des doigts sur le manche de guitare, sous la
part d'ombre d'une note de violoncelle, sous les silences d'une
fraction de seconde - le temps d'une respiration. Elle se
déguise en petite fille drapée dans les
arpèges naifs, les harmonies rose bonbon. Toujours sur le
fil, elle laisse percevoir des détails à la fois
involontaires et irremplaçables, la résonance
métallique des cordes de la guitare, l'acoustique de
l'appartement, les limites vocales. A l'écoute de Sundayer,
on entend plus l'adresse des deux musiciens que dans leur
génie à nous la faire oublier.
Antithèse effarouchée du guitar hero, Xavier
appartient à ce genre de garçon naturellement
discret, plus à l'aise avec ses mélodies que pour
les discours. 'Il manquerait des choses si on restait
à la version folk des morceaux. J'ajoute couche par couche,
en structurant les prises sur mon ordinateur. Mais les boîtes
à rythme, les samples, les claviers que j'utilise, je
n'appelle pas ça de l'électronique. D'un autre
côté, je ne sais pas comment l'appeler non plus'.
Un
monde de brutes
Une
rythmique aérienne, frappée aux balais sur une
caisse claire soyeuse nous oriente vers les plages les plus alanguies
de Low. Les accords paisibles de la guitare ressuscitent
aussitôt Mazzy Star ou Bedhead, et la pureté des
lignes de basse et de violoncelle appelle le même
équilibre serein que les compositions de Syd Matters.
L'apparition de la voix de Cécile, à la fois
enjouée et timide, nous ramène plus loin en
arrière, dans la simplicité impulsive des 90's:
des groupes jamais sortis de l'adolescence tels que Drop Nineteens y
puisaient une fraîcheur insurpassable, une
sincérité et une liberté
inconditionnelles. C'est Weariness, le premier morceau d'un album sans
titre d'une délicatesse et d'une fragilité
irréelles, qui, précisément pour cette
raison, étonne par sa cohérence. En toute
logique, cette perpetuelle oscillation aurait dû conduire
à quelques écarts naturels. Mais Sundayer fait un
sans-faute. Leitmotiv à la puissance poétique non
négligeable, le violoncelle colore l'album d'une langueur
acoustique. 'Dans le lycée où elle
enseigne, Cécile a rencontré une assistante
d'anglais, Roselind. Comme elle avait joué du violoncelle
dans une formation pop, on l'a invitée à
intervenir sur nos morceaux, et dès les premières
notes, ce fut magique. On se suivait à l'oreille. On a tout
enregistré en une prise en un après-midi'.
Xavier lui fait aussi enregistrer des enchaînements dans le
vide. Ils lui serviront plus tard sur 'Kindness is still free so let's
abuse it. 'C'est l'unique morceau parti d'une base
électronique. J'avais ce petit bout de séquence,
sur cubase, et puis un jour j'ai pris ma guitare.
L'atmosphère changée, j'étais surpris
du résultat ! Alors, j'ai cherché dans les
samples de violoncelle, au hasard, des bribes de mélodie,
des accidents: ils allaient avec le reste'. Les huit titres
sont finalisés en mai l'année
dernière, en quinze jours, avant que Rosalind ne regagne l'
Angleterre. Cela explique sans doute en partie cette
proximité de couleurs et sonorités, et le
pourquoi de tant de spontanéité, tirée
aussi de l'urgence. 'Il n'y a pas de musique triste. Il n'y a
que des musiques belles'. Coincés entre un
déménagement et un départ, Sundayer
trouve peut être dans ce thème les racines de sa
gracieuse mélancolie.