SUNDAYER

Dérives Popnews
A découvrir absolument Dérives
Pinkushion Magic Sept 2003


Dérives 2006

Sundayer is a French duo from Rouen, formed by Cécile Martin (vocals & bass) and Xavier Hémery (guitar, vocals, programming, bass, melodica and percussions) with some invited local musicians playing drums, clarinet or violin.

“McGuffin” is their debut album, self-produced, after a first ep in 2002. The style is not too different from the other bands in this category, with gentle melodies and vocal harmonies, from Ida to Anois, from early Belle & Sebastian to Yo La Tengo, but if a had to choose only one reference for them it would be Sodastream, for the soft melancholic aspects, for their sweetness.
The central role in Sundayer is played by the vocals, mostly Cecile’s ones which are in front of the songs, most of the time. Everything seemed to be built around vocals, and their French accents are usually nice, helping definitely the twee tendencies of their indie songwriting.
But what is their main advantage and tool is also what defines the limits of their songwriting on the length of the album. After a few listens appears a risk of saturation for the listener. I like their melodies but on the other side they are always comfortable and nice, vocals almost always present, without much variation, and sooner or later their songs lose all urgency.

Finally what saves the album is their choice to add different instruments and sound textures to a few songs. There are reverberated guitar sounds on the end of “Pebble shore”. A second guitar adds tension on “and the damage done” then the beats give a nice Komeit feel, the melodica and piano are giving some breath to “such a lady”, the clarinet, the bass and the guitar are giving a nice atmosphere to “The old man and the tree”, reminding me of Sugarplant. The second part of “McGuffin” can recall The Field Mice or even Yo La Tengo when the distortion starts, “Inside” reminds me of Nick Drake circa “Bryter Layter”.
It’s a nice album though never really original. There is also a lack of dynamism, because even when the most vibrant parts start they never really have the first role but only serve the songs, are useful and sadly never the determining objective. The rest of the time we just have correct acoustic twee pop songs with French accent.

A découvrir absolument 2006

Et si en définitive l'écoute excessive de musique n'était là que par la volonté d'un inconscient recherchant à nous soudoyer un de nos sens pour finir par l'annihiler sous la furie et la douleur. Si tel est le cas, notre inconscient va se prendre mcguffin en pleine face, un direct à la puissance émotive rare. Mcguffin, nouvel album de Sundayer est une perle, une rivière de perles, un assemblage de chansons, chansons qui doivent leur existence aussi bien à Grandaddy qu'à Sigur Ros, qu'à beaucoup d'autres, mais surtout à une écriture aussi raffinée que proche de la perfection. Les références sont diluées à leurs points les plus bas, laissant Sundayer finalement sans traînée derrière lui. Mc guffin est un disque calme au sein duquel le feu de la passion fond sous la glace. Ce disque chaud est un crumble que l'on dégusterait avec un thé, un disque qui n'aurait pas de date pas d'extrait de naissance, un disque qui s'apprécierait que parce que l'on vivrait sans horloge, sans montre, juste avec le sens de la réponse, l'art du dialogue au milieu d'une mélodie généreuse. Une jolie douceur.

Pinkushion 2006

Le maître du gimmick était aussi le maître du suspens. En effet, Alfred Hitchcock adorait jouer avec le public. Aussi introduisit-il le McGuffin dans son cinéma, un gimmick (selon sa propre définition, cf. les entretiens Hitchcock-Truffaut) qui n’avait d’autre fonction que de perdre le spectateur, en constituant l’épicentre d’une histoire dont seul le déroulement importait, et en aucun cas la chute. Et cet épicentre était interchangeable. Le McGuffin était, selon la légende, une machine à chasser le lion écossais qui, comme chacun le sait, n’existe pas. Dans North By Northwest (La Mort Aux Trousses), le traficant d’export-import aurait tout aussi bien trafiquer des armes, ou du fil écossais (qui n’existe pas plus que le lion), cela ne change strictement rien au film, c’était le McGuffin. Donc, toujours pour citer Alfred, "le McGuffin n’est rien". Cécile Martin et Xavier Hémery, duo composant Sundayer, semblent connaître ce procédé sur le bout des doigts, en attestent le titre de leur second album, Mcguffin donc, et les superbes photos d’autoroutes américaines qui ornent le livret. Mais de là à faire le lien entre leur musique et le cinéma du plus Américain des réalisateurs anglais, il y a un gouffre que nous ne saurions franchir, on ne peut pas qualifier leur oeuvre de "rien". En effet, Sundayer propose un mélange de folk-pop minimaliste, qui évoque Superflu à leurs débuts, un filet de musique qui, l’air de rien, touche par la gracilité qui s’en dégage. Certes, on peut toujours s’appesantir sur le chant assez limité de Cécile Martin - tant sur la voix que sur l’accent - car bien sûr tous les textes sont en anglais. L’avantage, c’est qu’on passe assez rapidement sur la facilité de certains textes. Non, ce qui séduit chez Sundayer, c’est cette façon de calmer les plus endurcis avec un air de ne pas y toucher, grâce à des arrangements réduits à l’extrême et à des mélodies emportées par le vent. Mcguffin est un disque de petit matin de printemps, un disque d’amoureux (pas d’amour), aussi agréable qu’un léger coup de soleil qui suit un pique-nique près d’une rivière perdue. Ni plus, ni moins. Quant au McGuffin du disque, on le cherche encore. McGuffin réussi selon la définition d’Alfred Hitchcock.

POPnews 2002

Rares sont les auto-productions qui arrivent à provoquer chez moi une telle émotion : même si la qualité des chansons est au rendez-vous, il y a quelquefois une sorte de malfaçon sonore qui crispe et gâche un peu le plaisir. Sundayer réussit la prouesse que tant d'autres ont juste approché le temps d'un morceau (ou pire, le temps d'un morceau de morceau !) : un album de vraies chansons bien emballées.

"Weariness" est à ce titre très représentatif de cette réussite : voix chevrotante bientôt rattrapée par une basse alanguie et un violoncelle caressé pour un titre envoûtant. "Weariness" ou comment faire tomber la moindre réticence du popeux blasé dans un tourbillon de douceur. Peu importe le fantôme de Low croisé en route, Sundayer dépasse à tous les coups ses influences. Même lorsque celles-ci se font plus présentes (Mogwai sur "…is not the issue here…"), le talent est toujours là pour faire passer ces références au second plan. Low et Mogwai ne sont alors plus que des citations ponctuelles (parmi beaucoup d'autres) englouties par le songwriting précieux de Cécile et Xavier.

Un mini-album incontournable par son envie à l'état brut et son approche sensible de la musique. Véritable bouffée d'air salvatrice en cette période de grande déprime post ciel bleu et révélation d'un groupe à suivre à la trace.

Dérives.net 2004

Sundayer est un nouveau trio de Rennes composé par Cécile Martin (voix & basse), Xavier Hémery (guitares, voix, basse, claviers, programmations...) assistés de Rosalind Donald (violoncelle). Peu d’infos à part que deux des membres sont également actifs au sein d’une autre formation de Rennes, toute aussi obscure et dont Sundayer est né en tant que side-project.

Généralement, ça passe où ça casse ; ici, ça sidère. Sundayer est à placer comme héritier d’une certaine tradition française qui passe de Carmine à Les Autres ou plus dernièrement via Acetate Zero. Un sens de la fragilité hexagonale qu’on ne retrouve nul part ailleurs, probablement induit par la réussite de la transposition d’une certaine grâce avec l’accent français dans le chant anglais. Mais il n’y a pas que ça, c’est de toute une sensibilité qu’il s’agit et Sundayer en a.
On devine chez ce groupe une fascination pour des groupes comme Hood, Windsor For The Derby, Low ou L’Altra mais c’est plutôt quelque part entre Sonora Pine – ce violon présent -, Spokane, Coastal ou Empress qu’on les situera, cette façon de jouer avec l’apesanteur et des volutes quasi invisibles. Sundayer se déplace, se consume et se déplie à bas régime, lentement, subtilement, gentiment et parfois encore avec une innocence fragile. Un groupe fait ses premiers pas, mais déjà tous dans la bonne direction et si Empress ou Acetate Zero ont réussi à se bâtir lentement un mythe, il n’y a pas de raisons que Sundayer ne les suive pas vu qu’il y a déjà de quoi ne pas en revenir.

Dès ‘Weariness’ c’est dans la poche, batterie au pinceau, violon et couple de voix masculin / féminin mélancoliques et enchanteresses et mélodie magique. Compteurs émotionnels dans le rouge. Bien sûr, pas le genre de morceau à écouter en autoradio ou en faisant autre chose, mais qui impose le calme et toute l’attention nécessaire pour bouleverser et porter au bord de larmes de félicité. Ralentir, ne plus bouger, tendre l’oreille, fermer les yeux face au soleil et respirer à grands poumons. On glisse vers le très agréable et reposé instrumental ‘Catching ladybirds’, comme regarder des canetons patauger au bord d’un étang et s’asseoir non loin de là, au soleil. La voix légèrement inquiète de Cécile nous réveille sur ‘Strange encounters’, rapidement rejointe par celle de Xavier, douce sensation de vertige comme celle ressentie à regarder le ciel bleu couché dans l’herbe.

‘Holden Crusoe’ est un peu plus maladroit, rappelle un peu Blueboy ou d’autres productions Sarah Records. Il ne manque pas grand chose pour faire tenir le morceau, la structure est juste un peu défaillante. Un autre instrumental alors, ‘…is not the issue here…’ tandis que dans le lointain on entend une télé diffuser ‘The Big Lebowski’ des frères Coen, trois minutes calmes où l’on entreverrait presque l’ombre de Sonora Pine. Instants aussi anodins que précieux. Sundayer se réveille alors avec son morceau le plus structuré, un ‘Laid back’ instrumental qui commence très doucement avant de s’animer peu à peu presque comme du Carissa’s Wierd.
Sundayer nous laisse succomber face à sa pièce maîtresse, un ‘Changed packaging’ aussi envoûtant que délicieusement bouleversant, une boite à rythme au ralenti, comme marchant dans la neige, une guitare délicate et les vocaux de Xavier, aussi fragiles qu’habités. Chef-d’œuvre à écouter et réécouter encore jusqu’à ce que la ferveur et le soleil nous submergent et nous obligent à reprendre notre souffle.

Ce mini-album CDR se termine sur l’instrumental doux, mélancolique et planant ‘Kindness is still free, so let's abuse it’ et nous laisse dans la certitude d’avoir fait ici une découverte importante. La suite des aventures de Sundayer est désormais attendue avec une impatience non feinte.

Magic 2003

Sundayer est né dans les cartons de déménagement. Respectivement bassiste et guitariste dans le quatuor pop rock Garp, Cécile Martin et Xavier Hémery quittent Rennes il y a deux ans. Pour prendre un nouveau départ à Rouen. Tout se passe alors comme si les morceaux que Xavier tient en puissance 'dans sa guitare' avaient laissé derrière eux, en Bretagne, les bourrasques immatures, les coups de sang de guitare qui retenaient Garp dans un cocon élémentaire et impossible à maîtriser. 'Ici à Rouen, on était tous seuls, on ne faisait pas de répétitions, pas de studio', se souvient Hémery. 'Je prenais ma guitare, j'enregistrais à la maison des idées sur le vif'. On obtient ainsi ce rare paradoxe, une suite de compositions spontanément angéliques et ingénues, posées comme des bulles de savon sur quelques bases de pure virtuosité: des arrangements d'une douceur rêvée qui filent sans rupture, une mélodie au charme irrésistible, amenée avec tact, du bout des lèvres. Et, confortablement emmitouflée dans la perfection de cet univers, la virtuosité en question nous échappe. Elle se carapate dans le bruit des doigts sur le manche de guitare, sous la part d'ombre d'une note de violoncelle, sous les silences d'une fraction de seconde - le temps d'une respiration. Elle se déguise en petite fille drapée dans les arpèges naifs, les harmonies rose bonbon. Toujours sur le fil, elle laisse percevoir des détails à la fois involontaires et irremplaçables, la résonance métallique des cordes de la guitare, l'acoustique de l'appartement, les limites vocales. A l'écoute de Sundayer, on entend plus l'adresse des deux musiciens que dans leur génie à nous la faire oublier. Antithèse effarouchée du guitar hero, Xavier appartient à ce genre de garçon naturellement discret, plus à l'aise avec ses mélodies que pour les discours. 'Il manquerait des choses si on restait à la version folk des morceaux. J'ajoute couche par couche, en structurant les prises sur mon ordinateur. Mais les boîtes à rythme, les samples, les claviers que j'utilise, je n'appelle pas ça de l'électronique. D'un autre côté, je ne sais pas comment l'appeler non plus'.

Un monde de brutes

Une rythmique aérienne, frappée aux balais sur une caisse claire soyeuse nous oriente vers les plages les plus alanguies de Low. Les accords paisibles de la guitare ressuscitent aussitôt Mazzy Star ou Bedhead, et la pureté des lignes de basse et de violoncelle appelle le même équilibre serein que les compositions de Syd Matters. L'apparition de la voix de Cécile, à la fois enjouée et timide, nous ramène plus loin en arrière, dans la simplicité impulsive des 90's: des groupes jamais sortis de l'adolescence tels que Drop Nineteens y puisaient une fraîcheur insurpassable, une sincérité et une liberté inconditionnelles. C'est Weariness, le premier morceau d'un album sans titre d'une délicatesse et d'une fragilité irréelles, qui, précisément pour cette raison, étonne par sa cohérence. En toute logique, cette perpetuelle oscillation aurait dû conduire à quelques écarts naturels. Mais Sundayer fait un sans-faute. Leitmotiv à la puissance poétique non négligeable, le violoncelle colore l'album d'une langueur acoustique. 'Dans le lycée où elle enseigne, Cécile a rencontré une assistante d'anglais, Roselind. Comme elle avait joué du violoncelle dans une formation pop, on l'a invitée à intervenir sur nos morceaux, et dès les premières notes, ce fut magique. On se suivait à l'oreille. On a tout enregistré en une prise en un après-midi'. Xavier lui fait aussi enregistrer des enchaînements dans le vide. Ils lui serviront plus tard sur 'Kindness is still free so let's abuse it. 'C'est l'unique morceau parti d'une base électronique. J'avais ce petit bout de séquence, sur cubase, et puis un jour j'ai pris ma guitare. L'atmosphère changée, j'étais surpris du résultat ! Alors, j'ai cherché dans les samples de violoncelle, au hasard, des bribes de mélodie, des accidents: ils allaient avec le reste'. Les huit titres sont finalisés en mai l'année dernière, en quinze jours, avant que Rosalind ne regagne l' Angleterre. Cela explique sans doute en partie cette proximité de couleurs et sonorités, et le pourquoi de tant de spontanéité, tirée aussi de l'urgence. 'Il n'y a pas de musique triste. Il n'y a que des musiques belles'. Coincés entre un déménagement et un départ, Sundayer trouve peut être dans ce thème les racines de sa gracieuse mélancolie.